Ne te retourne pas
J’avais marché toute la nuit
J’avais les jambes en coton,
Quand j’ai atterri
Au beau milieu des bas fonds,
Comme dans un mauvais rêve
A la merci d’un démon,
Qui disait “marche ou crève
Quoi qu’il arrive mon garçon
Ne te retourne pas, ne te retourne pas.
Vivre est un jeu
Oui mais un jeu funeste.
Ne te retourne pas, ne te retourne pas.
Cours de ton mieux
Ou succombe à la peste.”
Passé la rivière des songes
Et me frottant sur les pierres,
J’ai fuis le mensonge
Et changé de peau naguère.
Quand tu m’es apparue
La mue était à refaire,
Ma vie brouillait ma vue
Mais le vent lui chantait clair :
“Ne te retourne pas, ne te retourne pas.
Marche sur le feu
Mais fais le premier geste.
Ne te retourne pas, ne te retourne pas.
Prends c’que tu peux
Et abandonne le reste.”
Pose la tête sur mon épaule
Laisse le moteur te bercer.
Je veux jouer ce rôle
Comme si c’était le dernier.
J’enverrai tes démons
Rouler sur le bas côté,
Mais laisse tes cheveux longs
Fouetter les chevaux Bébé
Ne te retourne pas, ne te retourne pas.
Car pour nous deux
Voilà le dernier test.
Ne te retourne pas, ne te retourne pas.
Car un seul re-
Gard te serait funeste…
Fabrice Beauvoir