Le grand saut

Le soleil d’automne
Lui faisait lever le nez,
Quand on revenait du lycée.
Elle sortait une pomme
Glissée dans un bas filé,
Puis elle me donnait son chewing-gum
Déchlorophyllé.
Sur la terre des hommes
Nul n’a jamais tant aimé,
J’étais monté si haut,
Jamais cru tomber si

Bas, bas, bas, bas, bas, bas, bas,
Hélas de jours en jours je tombais plus
Bas, bas, bas, bas, bas, bas, bas,
J’ignore jusqu’où j’aurais pu tomber…

J’ai quitté la ville
Grâce à un pote encordé
Qui tâchait de me remonter.
Des jours immobiles
A réfléchir, à rêver,
A recharger un peu les piles,
A redémarrer.
Mais c’est difficile,
Par ailleurs, faut s’accrocher,
Quand tes rêves te tirent vers le haut,
Le quotidien vers le

Bas, bas, bas, bas, bas, bas, bas,
Aux ras des pâqu’rettes et même un peu plus
Bas, bas, bas, bas, bas, bas, bas,
Et là on s’raccroche à tout c’qu’on peut…

Et plus le temps passe
Moins on s’emmène en bateau
Et plus on reste entre deux eaux.
Plus on boit de tasses
Qu’on oublie autour d’un pot,
Et quelquefois le courant passe
Mais quand c’est zéro…

Si un ange passe
Il est vite pris au lasso,
Par l’obsédé du dernier mot.
Touché par la grâce,
Toujours prêt pour le grand saut,
Saisir une chance de monter haut
Même quitte à tomber plus

Bas, bas, bas, bas, bas, bas, bas,
Quand on aime il n’y a plus ni haut ni
Bas, bas, bas, bas, bas, bas, bas,
Monter plus haut en faisant glisser tes
Bas, bas, bas, bas, bas, bas, bas,
Oh continue comme ça et descends plus
Bas, bas, bas, bas, bas, bas, bas,
C’est moi qui monte ou l’ciel qui descend plus
Bas, bas, bas, bas, bas, bas, bas,
Avec toi j’descendrai plus jamais en
Bas, las, bas, bas, bas, bas, bas,
Dis est-c’ que tu sens bien là mon coeur qui bat …

Fabrice Beauvoir